Chien pourpre

La disparition de Chien pourpre, c’est plus compliqué qu’une simple erreur 404.

L’étape GPSP-16 (m.c.) du Grand projet suicides professionnels consistait à détruire toutes les archives de la publication. L’ancêtre de L’Âcre registre, donc le récit de nos vieux projets qui ont merdé, était un zine à la fait-le-toi-même. On y retrouvait des résumés de nos réunions hebdomadaires, des revendications futiles, des constatations déprimantes, des BD détournées en propagandes vides ainsi que, dans chaque parution, un mot croisé. Écrite et illustrée entièrement à l’encre et à la plume puis photocopiée clandestinement sur papier volé, la revue fut publiée sporadiquement de mars 2000 à mai 2003 (m.c.) avant de se voir décerner (par nous même) le prix « Et Bigre! » récompensant « la publication la plus chiante à produire de toute l’histoire depuis Gutenberg ». C’était sans compter son mode de distribution qui consistait à déposer aléatoirement la revue dans les boites aux lettres d’inconnus dans notre voisinage ou au gré de nos rares voyages à travers le monde. Quel ne fut pas notre bonheur lorsqu’un des chanceux inconnus prit un jour la peine de nous écrire pour nous proposer ses services de camelot signalant qu’un dépôt massif de la revue au centre de tri des matières recyclables serait certainement plus efficace. Les originaux des 18 numéros ont nourri, une chaude nuit de printemps, un feu de camp majestueux. Fait amusant : la revue étant imprimée en noir et blanc, le chien ne fut jamais véritablement pourpre.

RETOUR